Comprendre le marché de l’énergie en France

De quoi est fait le prix de l’électricité ?

1. Production et Approvisionnement (35-40%)
– Coût de production (centrales nucléaires, énergies renouvelables…)
– Achats d’électricité sur les marchés européens

2. Acheminement (30-35%)
– Tarifs d’utilisation des réseaux publics (transport & distribution)
– Maintenance et modernisation des infrastructures

3. Taxes et Contributions (25-30%)
– TVA, Contribution au service public de l’électricité (CSPE), Taxes locales.

Pourquoi le prix varie-t-il ?

– Coût des matières premières (gaz, charbon…)
– Offre et demande sur les marchés européens
– Politiques énergétiques et environnementales

Photographie du TRV bleu
pour un client résidentiel moyen de 2010 à 2018

Le TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité) 
est un tarif qui finance l’acheminement de l’électricité en France. 
Il couvre les coûts de transport (RTE) et de distribution (Enedis et entreprises locales de distribution).
Le TRVE (Tarif Réglementé de Vente d’Électricité) est un prix fixé par l’État pour l’électricité fournie par EDF et les entreprises locales de distribution (ELD). Il est aussi appelé “tarif bleu” pour les particuliers et les petites entreprises.
Source : Insee, comptes nationaux base 2014

Evolution des prix de l’électricité et des prix à la consommation des ménages
de 1960 à 2016

Ce graphique montre que le prix de l’électricité n’a cessé d’augmenter depuis 2001.
Les deux traits verticaux correspondent au premier choc pétrolier de 1973 et au contre-choc de 1986.
En 1970, les prix de l’électricité augmentent de 1,8% par rapport à 1969 alors que les prix à la consommation augmentent de 5,4%.
Entre 1960 et 1973, les prix de l’électricité augmentent de 1,0% en moyenne par an alors que les prix à la consommation augmentent de 4,8%.

Quelques dates clés

1996 – 1998

Le Conseil et le Parlement européen adoptent 
le « premier paquet énergie » (directive 96/92/CE pour le marché intérieur de l’électricité, 
et directive 98/30/CE pour le marché intérieur 
du gaz naturel).

Novembre 2002

La Cour de justice des communautés européennes condamne la France pour manquement à son obligation de transposer la directive 98/30/CE relative aux règles communes pour le marché intérieur du gaz.

Août 2003

Le Conseil et le Parlement européen adoptent le « second paquet énergie » (directive 2003/54/CE pour le marché intérieur de l’électricité et directive 2003/55/CE pour le marché intérieur du gaz naturel). Il prévoit l’ouverture des marchés aux clients non résidentiels le 1er Juillet 2004, puis à l’ensemble des clients le 1er Juillet 2007.

Avril 2006

Bruxelles lance une procédure d’infraction contre la France, au motif que « l’organisation actuelle des tarifs réglementés bloque l’arrivée de nouveaux fournisseurs ».

Septembre 2006

Création de l’Association Nationale des Opérateurs Détaillants en Electricité (A.N.O.D.E).

Décembre 2006

L’A.N.O.D.E dépose une plainte auprès de la Commission Européenne pour non respect, par la France, de la directive 2003/54/CE fixant les règles applicables au marché intérieur de l’électricité.

Juin 2007

La Commission européenne lance une procédure d’infraction contre la France au titre de l’aide d’Etat que constitueraient les tarifs réglementés « verts » et « jaunes » ainsi que le Tarif Réglementé Transitoire d’Ajustement au Marché (TaRTAM).

24 Avril 2009

Publication du rapport de la Commission Champsaur. Elle préconise d’éliminer les tarifs réglementés de détail pour les entreprises, de les maintenir pour les ménages et d’introduire un tarif réglementé de gros pour l’électricité de base d’origine nucléaire. L’A.N.O.D.E approuve la recommandation de la Commission concernant la mise en place d’un droit d’accès à l’électricité de base. Elle appelle néanmoins le gouvernement à aller plus loin que le rapport et à développer la concurrence sur le segment du marché résidentiel et professionnel (Tarif Bleu).

Juillet – Août 2009

Le Conseil et le Parlement européen adoptent le « troisième paquet énergie » (directive 2009/72/CE pour le marché intérieur de l’électricité et directive 2009/73/CE pour le marché intérieur du gaz naturel), qui renforce la protection des consommateurs vulnérables et impose le déploiement des compteurs intelligents – au moins 80% des clients équipés d’ici 2020.

Avril 2010

Publication du « rapport Poignant-Sido ». Ce rapport préconise notamment de déployer le plus rapidement possible les compteurs intelligents et de développer les effacements de consommation. Sur la question des effacements de consommation, le rapport propose de développer les mesures alternatives au délestage, qui doit rester une mesure d’urgence. Il faut inciter les consommateurs à opter pour des contrats incluant des effacements de consommation.

Octobre 2010

L’Association Nationale des Opérateurs Détaillants en Electricité devient l’Association Nationale des Opérateurs Détaillants en Énergie.

25 Novembre 2010

Adoption de la loi portant Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité (NOME). Ses deux principaux objectifs sont de répondre aux litiges avec Bruxelles portant sur le défaut de transposition de la directive 2003/54/CE sur la libéralisation des marchés de l’électricité, et de maintenir des prix bas pour les consommateurs. Les fournisseurs alternatifs sont autorisés à racheter un quart de l’énergie nucléaire produite par EDF au tarif d’Accès Régulé au Nucléaire Historique (ARENH). Les tarifs réglementés sont pérennisés pour tous les ménages et petits consommateurs professionnels. Ils le sont également pour les consommateurs industriels qui en bénéficient aujourd’hui, et ce jusqu’en 2015. L’A.N.O.D.E salue l’adoption de la loi, mais attire l’attention du gouvernement sur la nécessité de fixer le prix de l’ARENH à un niveau qui soit cohérent avec le prix de la part du nucléaire que facture EDF dans les tarifs réglementés de vente, soit 35 €/MWh.

1er Janvier 2016

Disparition des tarifs réglementés pour les clients de puissance souscrite supérieure à 36 kVA.

Juillet 2017

Le Conseil d’Etat reconnaît que le maintien de tarifs réglementés du gaz naturel est contraire au droit de l’Union européenne.